Twist arbitral à Moscou

Les hommes en noir, ce sont les arbitres en France et la Mafia en Russie... Quand les deux se mélangent, voilà ce que ça donne!

En France, on n’a pas de pétrole mais on a des… arbitres! L’arbitre français est un produit d’exportation à la mode. Dernier exemple en date, Laurent Duhamel, assisté de Vincent Texier et Jean-Philippe Izzo va arbitrer le sulfureux derby de Moscou entre le CSKA et le Spartak Moscou, respectivement 1er et 2ème du championnat russe. Derbies qui se finissent souvent en batailles rangées entre supporters. Pour surprenant que cela puisse paraître, envoyer un arbitre français diriger à l’étranger un match du championnat local n’a rien d’inhabituel. « J’ai déjà arbitré des matches du championnat libanais, la finale de la Coupe de Roumanie ou encore des matches en Libye » explique Laurent Duhamel, vieux routier des matches exotiques, mais qui ne cache pas sa fierté « d’avoir été choisi pour un si grand match ».
Une pratique qui existe depuis de nombreuses années. « La fédération tunisienne avait fait appel à moi pour diriger les matches chauds comme les rencontres un peu chaudes comme celles entre Sfax et l’Etoile de Tunis » se souvient Marc Batta, DTN de l’arbitrage. Le choix de l’arbitre s’est imposé logiquement. « Laurent Duhamel était disponible car il n’avait pas de match ce week-end. Nous ne pouvions qu’envoyer un arbitre international pour diriger ce match » se justifie le grand patron de l’arbitrage français.
Le déplacement est pris en charge par la fédération russe, de même que les indemnités de match. Et Marc Batta d’insister : « l’arbitrage français est peut être décrié en France, mais ses qualités sont reconnues à l’étranger ». Sans doute. Mais le scandale de matches truqués par les arbitres qui frappe le championnat russe et l’enquête de police qui en découle expliquent aussi ce recours à un match étranger. Surtout que serait en cause au moins un match du… Spartak Moscou.

Photo : UEFA.com

Plume et ballon ne font pas bon ménage…

L'élévation littéraire de l'effervescence intellectuelle outre-Manche... Amis du Prix Goncourt, cet article est pour vous!

Rentrée littéraire sous le signe du ballon rond outre-Manche. En lieu et place de Dan Brown dans les rayonnages, c’est l’ossature de l’équipe d’Angleterre qui s’est donnée rendez vous chez le libraire préféré de l’Anglais moyen. Nulle part vous n’échapperez aux autobiographies de Wayne Rooney, Franck Lampard, Ashley Cole, Steven Gerrard et Rio Ferdinand (dans l’ordre chronologique), toutes programmées avant octobre.
Cette semaine, le supplément littéraire du Guardian ironise sur My Story So Far de Wayne Rooney (littéralement : « mon histoire jusqu’ici », ce qui nous augure malheureusement une suite…) : « un exercice de style visant à atteindre l’ennui autoentretenu, la quintessence du vide, d’une banalité à s’arracher les cheveux ». Très réussi. Cependant, l’exercice d’autopromotion du jeune prodige anglais (footballistique uniquement) laisse songeur sur ses qualités littéraires. Petite perle dans les colonnes du quotidien britannique The Mail on Sunday : « mes débuts avec l’Angleterre, oui, c’était bien. Et mes débuts avec Everton, c’était bien aussi ».

La biographie de Frank Lampard, Totally Frank (« totalement franc ») apporte son lot de révélations. Pas toutes cependant. L’épisode où José Mourinho lui annonce, au sortir de la douche, qu’il est « le meilleur joueur du monde » est relaté dans les moindres détails. En revanche, Lampard se montre beaucoup plus elliptique sur les frasques extra-sportives auxquelles il a été mêlé.
L’exemple à suivre en la matière pourrait bien être… Paul Gascoigne, dont la biographie Gazza, my story, a obtenu le prix du livre sportif de l’année en 2004. Pas encore le Prix Goncourt, mais déjà mieux que rien. Verdict pour les candidats cuvée 2006 courant novembre.
Une chose est sûre, le grand vainqueur de cette bataille des livres ne sera pas la grande littérature…